Hurle-mots

La mouette

La mouette plane et ses ailes reposent
Sur le souffle d’un vent qui soupire et n’ose
Briser le charme impur de la pensée traîtresse
Rayonnant à mesure que le feu la caresse.

L’horizon s’amenuise au fil du temps qui passe;
Un manque se précise qu’aucun voile n’efface,
Surplombant le décor d’un calme assourdissant
Epousé sur l’empreinte d’un brasier dévorant.

Et le soleil inonde la brume déchirée
Par les palpitations de l’oiseau tourmenté
Dont l’âme bleue esquisse un dernier soubresaut.

Se peut-il que la mer engloutisse à jamais
L’essence à peine née d’un sentiment parfait
Dérobé avant-même qu’il devienne joyau.

Loup

Ressac

Vague douce glisse
Pelisse de caresse
Laisse frôler l’esquisse
D’une plage détresse.

Vague grise crisse
Dans un cœur qui danse
Sur une âme métisse
Eclatant sa mouvance.

Vague noire s’immisce
Ainsi qu’une diablesse
En la roche trop lisse
Epouvantée d’ivresse.

Vague haute calice
Impétueuse s’avance
Sous l’ouragan complice
Fiévreuse délivrance.

Loup
15/08/04

Gris

Le gris d'un ciel décomposé
Explosant sous la menace
Sur l'horizon catapulté
Pour que l'orage l'efface.

Le gris de l'âme torturée
Annihillée de tout espoir
Où le noir viendra dévorer
Un dernier soupçon d'ivoire.

Le gris de la cendre tiède
Avant que le feu ne meure
L'ultime rouge qui cède
Au souffle glacé fossoyeur.

Le gris de l'océan repu
Après la nuit de tempête,
Cajolé par les vents rompus
D'une démentielle fête.

Le gris azuré d'un regard
Limpide au point de s'y noyer;
Miroir étroit où je m'égare
vaincue de l'avoir trop sondé.

Loup
15/10/04